Écrire un roman, c'est un travail très long. On commence hyper motivé·e, des centaines d'idées en tête. On a le sentiment qu'on va se mettre à écrire, qu'on va être complètement emporté·e dans le flow et qu'on ne se rendra compte que 4h plus tard qu'on a déjà écrit la moitié de notre roman, futur chef d'œuvre.
Sexy hein ? Mais faux. Du moins, tout ce que j'ai expérimenté avec ma dizaine de tentative pour écrire un roman n'a jamais ressemblé à ça. Je ne savais que très rarement où j'allais, je ne dépassais pas les 5 000 mots (en plusieurs semaines) et ce nouveau "super" projet terminait toujours dans mon dossier d'histoires "En cours" (que je devrais renommer en "Condamnées à jamais n'avoir de fin").
Pendant plusieurs années, j'ai préféré écrire des nouvelles, très courtes. C'était rapide, satisfaisant, et ça me permettait de ne pas faire face à toutes mes faiblesses en écriture : des personnages creux, des descriptions inexistantes ne permettant pas au lecteur de pouvoir s’immerger, mais surtout ma difficulté de maintenir une discipline. Rester sur un même projet pendant des mois, voire des années ? Impossible ! Qu'est-ce ce doit être ennuyant, démotivant, fatigant, difficile et interminable.
Maintenant que j'ai commencé ce nouveau roman, Au royaume des aveugle..., avec cette promesse que je me suis faite de ne passer à une nouvelle histoire que lorsque qu'il sera terminé, je peux avoir un avis basé sur mon expérience. Eh bien, ça l'est. Encore une fois, ce n'est que mon expérience mais ces 42 000 premiers mots m'ont donné du fil à retordre. Combien de scènes j'ai commencé en voulant déjà retourner sur YouTube, activité beaucoup plus intéressante que de décrire cette grotte pourtant si importante à mon histoire. Combien de fois j'ai voulu laisser tomber, en me disant que de toute façon ça n'intéressera personne, que même si c'est pour m'entraîner, pour faire quoi ensuite ? Devenir écrivaine ? Bien sûr ! Comme si j'en étais capable… Tous ces moments où je me suis donnée une petite claque mentale pour au moins ouvrir mon document texte et essayer de continuer ne serait-ce qu'un petit peu ce projet. Et, le pire, c'est que ça me semble interminable ! Aujourd'hui, j'ai encore 10 chapitres à écrire, alors que 19 sont déjà terminés. J'ai l'impression que je n'en verrais jamais la fin (même si je la connais). Surtout que terminer la rédaction ne veut pas dire que le lendemain, je retrouve mon roman en librairie. Il faut le relire, rajouter tous les détails dont j'ai pris note tout le long de la rédaction, corriger toutes les fautes d'orthographe, reformuler toutes les phrases écrites avec un petit manque de concentration, puis trouver des bêta-lecteur·rice·s, prendre en compte leurs commentaires, à nouveau modifier ce qui ne va pas. Et je n'ose même pas décrire toutes les étapes pour tenter d'être publié·e. Bref, je souffre.
Et pourtant, qu'est-ce que c'est plaisant dans ces moments de productivité de voir qu'on a déjà écrit deux chapitres en une semaine (ce qui est énorme pour moi !). Le plaisir de se rendre compte que ça fait 1h30 qu'on écrit sans avoir vu le temps passer. Et même si c'est très frustrant de bloquer sur un détail, un dialogue, une scène qui ne paraît pas convenir, passer des jours à y réfléchir, lorsqu’enfin on a l'idée qui débloque tout, il y a ce côté grisant qui me fait adorer l'écriture. J'adore écrire. Et même si l'idée de ce roman remonte à 4 ans et qu'elle ne me plaît plus autant qu'avant, je suis tellement fière d'avoir atteint ce chiffre ! 42 000 mots c'est le quadruple de la plus longue histoire que j'avais écrite jusque-là. Et je sais que, lorsque je l'aurais terminé, même si c'est la pire histoire que l'on puisse lire, je serais fière de mettre un point final à mon roman et de pouvoir me dire : "je suis capable d’écrire un roman".
Ce blog est là pour suivre ma progression en écriture et dans mon projet d’être un jour publiée. Je veux y rendre compte de mes difficultés, mes erreurs peut-être, mon parcours et de tout ce que j’aurais appris en sillonnant ce long chemin que vit un roman, né dans ma petite chambre en secret et qui, je l’espère, terminera sa vie dans votre bibliothèque.
J’espère qu’écrire ce blog me motivera et que, grâce à lui, je pourrai avoir des échanges intéressants, qui m’enrichiront, et faire des belles rencontres.
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